Après une saison de plantation où les Planteurs Volontaires ont été – très bien – accompagnés par vous tous, c’est l’heure du bilan !
Vous avez encore été très nombreux à vous impliquer – 1 268 participants ! – pour 39 chantiers participatifs, répartis sur presque toute la région des Hauts-de-France. Entre les chantiers regroupant les bénévoles et les agriculteurs plantant seuls, nous arrivons à un total de 30 190 arbres, arbustes et fruitiers plantés ! Un immense merci pour votre aide et pour votre volonté à réintroduire le bocage dans notre belle région !
L’agroforesterie – pratique qui associe l’arbre aux activités agricoles – est en effet un enjeu majeur face au changement climatique, entraînant sécheresse et manque de ressources en eau et nourriture pour la faune et la flore locale. Introduire les arbres et les arbustes sur des parcelles agricoles, en bordure de champs ou bien directement dans les pâtures permet d’atténuer les problématiques d’érosion de sol, de sécheresse et de désertification des terres.
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Ainsi, nous avons re-prospecté tous les chantiers réalisés entre novembre et mars, et plusieurs observations se sont dégagées.
Dans un premier temps, les essences végétales ont généralement bien repris. Seulement, après le « débourrage » des bourgeons au début du printemps, une vague de chaleur s’est abattue entre avril et juin sur la région, causant des dégâts sur trois espèces en particulier : les chênes, les charmes et les prunelliers, qui n’ont pas su faire face à cette sécheresse précoce et ont stoppé leur croissance. Une surveillance de ces arbres est donc à prévoir pour la saison prochaine. S’il s’avère qu’ils sont finalement incapables de reprendre leur croissance, il sera nécessaire de les remplacer par d’autres végétaux.
Le deuxième constat se porte sur l’accentuation des dégâts directement liée au changement climatique. On a malheureusement observé que les plantations non paillées sont celles qui n’ont pas résistées à la vague de chaleur des derniers mois. Ainsi, on relève un taux de reprise général estimé à 70%, quelques mois après les chantiers*. C’est bien en dessous de nos taux de reprises habituels, cependant, il ne faut pas désespérer ! Il est plus sage d’analyser les taux reprises de végétaux à Année + 2 et Année +3, car on note que les arbres ont une capacité de résilience et d’adaptation surprenante et avérée ; En effet, nous observons depuis quelques années que pendant l’été qui suit la plantation, beaucoup d’arbres « végètent », c’est-à-dire qu’ils mettent en pause la croissance de leur partie aérienne et dirigent leur énergie dans le système racinaire pour s’enhardir davantage.
Les conditions étant de plus en plus rudes, il est important de leur donner un coup de pouce (ou de pousse !) en les arrosant et paillant à leur pied avant l’été, afin qu’ils supportent au mieux la sécheresse. On remarque également que les arbres et arbustes ayant été mangés par les prédateurs reprennent presque immédiatement au pied ; la casse reste donc limitée et les suivis des chantiers de cette année seront peut-être revus à la hausse en 2021.
Enfin, après avoir relevé la bonne reprise des ormes, des merisiers, des troènes, des fusains et des églantiers, mais aussi les quelques dégâts pour les chênes, les charmes et les prunelliers, nous aimerions encourager l’implantation de haies doubles plutôt que de haies simples. En effet, ces dernières ne sont plus adaptées à la sécheresse devenue chronique, car si des pertes sont à prévoir, une haie double restera plus dense et sera un meilleur refuge pour la biodiversité locale.
En conclusion, le nouveau « slogan » pour entretenir des haies champêtres et faire revivre le bocage sur nos parcelles agricoles serait : « débroussailler, arroser, pailler ». L’entretien est indispensable pour un taux de reprise total, particulièrement dans un contexte de changement climatique.
Merci encore pour votre implication, et rendez-vous en novembre prochain pour de nouveaux chantiers !
* Sont considérés en perte tous les arbres n’ayant pas de feuilles vertes, ne semblant pas avoir ouvert leurs bourgeons au printemps. Néanmoins, certains d’entre eux sont encore vert sous l'écorce, donc peut être juste en dormance.
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